Etape Deiva Marina-Améglia

Aujourd'hui, au programme 97 kms et 1500 m de dénivelé au coeur du parc national des Cinques Terres.

Mais avant d'y arriver, je commence par monter. Ca fait mal aux jambes mais je ne suis pas surpris puisque je remonte ce que j'ai déjà monté puis redescendu la veille. En plus, je suis apaisé ce matin. Fini la crise de nerf de la veille et, en plus, ma compagne me rejoins ce soir donc je vais briser la solitude que je vis depuis plus de 10 jours. Et j'ai hâte de pouvoir partager cette aventure. C'est sympa de faire tout cela seul, notamment, le fait de rouler comme on le souhaite, mais à l'arrivée, il est appréciable de pouvoir partager ce que l'on a vu, ressenti, surtout dans les moments difficiles.

Et quand je vois les paysages que j'ai et que je vais traverser, c'est dommage de ne pas pouvoir en faire profiter d'autres personnes.

Bref, revenons à l'étape du jour. Avant d'entrer dans les Cinques Terres, je redescends dans le village de Levanto qui est une petite station touristique nichée au fond d'une crique, c'est vraiment très sympa, et, encore une fois, à cette heure, c'est le meilleur moment de la journée.

Pour entrer dans le parc national, je dois affronter une dernière bosse qui va être assez dure. Je prends 600 m de dénivelé en 8 kms. Le pied de la bosse offre des % entre 10 et 14 %, ça pique un peu mais, étant de bonne humeur, je suis patient et je prends avec beaucoup de philosophie le fait de voir le compteur défiler très lentement. En plus, étant un diesel, je me sens toujours de mieux en mieux au fur et à mesure des difficultés.

Je rentre enfin dans les Cinques Terres et c'est vraiment magnifique. Premièrement, il n'y a pas ou très peu de voitures. C'est un endroit où marcheurs et cyclos sont rois, et ça c'est plus qu'appréciable. Deuxièmement, on surplombe la mer à quelques 600 m d'altitude et on voit au loin des petits villages perdus, à flan de falaise ou nichés sur un rocher avec la montagne qui plonge dans l'eau turquoise. Le seul bémol que je pourrais apporter à ce cadre idyllique, c'est que les villages en eux mêmes se sont pas super bien entretenus et ça gâche un peu le plaisir quand on s'en approche. Je continue le parcours en arrivant sur des cultures en terrasse. Il y a un peu de tout, des vignes, des arbres fruitiers,...En voyant ça, j'ai l'impression d'être dans un pays d'Asie du sud est, même si je n'y ai jamais mis les pieds. C'est l'image que j'en ai.

Je finis quand même par quitter ce petit coin de paradis et je vais vite retrouver le monde et la civilisation mais ça ne me manquait pas. Je fais un détour par Portovénere qui est un village situé tout au bout d'une presqu'île et qui donne l'impression de bout du monde, mais, du monde, il y en a beaucoup trop donc je n'ai pas envie de m'y attarder.

La fin d'étape ne va pas être des plus plaisante puisque je vais devoir traverser La Spezia pour atteindre Améglia.

J'arrive au camping mais j'ai un message de ma compagne qui me demande de trouver un hôtel. Donc je poursuis 5 kms plus loin et je trouve un 4 étoiles, on ne se refuse rien. Je fais un peu tâche en arrivant transpirant, avec mes sacoches dans le hall. Je vais pouvoir profiter d'un bon lit, d'une bonne douche. Bref, un vrai pacha. Mais le comble ou le paradoxe comme vous voulez, c'est que le jour où je suis le plus dans le confort, et bien il y a une panne d'électricité. Comme quoi, je ne suis pas fait pour le grand confort. Heureusement, ça ne durera qu'une heure environ.